La fusion des âmes n’est pas le désir, mais la fulgurance d’un instant d’oubli dans la béatitude d’une unité retrouvée. Le soudain sentiment d’une plénitude d’amour et de compréhension, un partage d’absolu dans un champ de délice. Une connaissance de l’autre, une connaissance de soi qui dépassent ce qu’on pouvait voir, percevoir ou sentir. Une vague de vie nouvelle, lumineuse, inconnue et pourtant familière, un état de bien-être gorgé de certitude, une liberté d’être tous ceux, toutes celles que nous sommes, que nous avons été et que nous pourrons être submerge nos barrières et nos digues construites pendant les longs hivers de la séparation.
La fusion des âmes se prépare longuement dans les creusets de nos solitudes incarnées mais se réalise instantanément quand la maturation est atteinte. Toutes les étapes d’une relation, toutes les nuances sont inscrites là, mais enveloppées d’un amour plus vaste, plus complet, inconditionnel qui balaye le parasitage qui masquait la flamboyance des sentiments sublimes.
C’est dans le paisible silence atteint sur les cîmes de notre élévation que l’on sent les effluves premières d’un embrasement de l’être et non dans le mélange passager et illusoire des corps.